LA NATURE DE LA PENSEE de Krishnamurti

« Je n’ai rien a vous apprendre »

 » La pensée est le produit de son propre conditionnement « 

« La vérité est la compréhension de ce qui est d’instant en instant »

« Les dieux et les vertus doivent être rendus aux sociétés qui les ont créés. Il est indispensable que soit une solitude absolue et inaltérée ».

« La lucidité est neuve à chaque instant »

« L’homme est uniquement responsable envers lui-même et envers lui seul. Il doit être pour lui-même une loi stricte »

 » Etre intégralement intelligent, c’est être sans égo « 

Extrait du livre:

… »Est-il possible de ne rien enregistrer ? Car si le cerveau enregistre constamment tout ce qui arrive psychologiquement, alors il n’est jamais libre d’être calme, il ne peut jamais être tranquille ou paisible. Si la machinerie du cerveau fonctionne tout le temps, il s’épuise. C’est évident. C’est ce qui arrive dans nos relations –quelles qu’elles soient- et si l’on enregistre toujours tout, alors le cerveau commence lentement à dépérir et c’est, par définition, la vieillesse.

Notre examen débouche donc sur cette question : est-il possible dans nos relations, avec toutes les réactions et subtilités, avec toutes les réactions fondamentales, est-il possible de ne pas enregistrer ? Cet enregistrement et ce souvenir fonctionnent sans cesse. Nous demandons s’il est possible de ne pas enregistrer psychologiquement mais de n’enregistrer que ce qui est absolument indispensable…

…Est il donc possible d’être libre et de ne pas enregistrer psychologiquement ? Ce n’est possible qu’avec une attention totale. Quand il y a attention on n’enregistre pas.

Je ne sais pas pourquoi nous avons besoin d’explications, ou pourquoi nos cerveaux ne sont pas assez prompts pour saisir, pour percevoir immédiatement la chose en sa totalité. Comment se fait il que nous ne puissions pas voir cette chose, la vérité de tout cela, que nous ne puissions pas laisser cette vérité agir et passer l’éponge afin d’avoir un cerveau qui n’enregistre absolument rien dans le domaine psychologique ? Mais la plupart des gens sont assez apathiques, ils préfèrent vivre dans leurs vieilles habitudes, selon leur mode de pensée personnel ; tout ce qui est nouveau ils le rejettent car ils pensent qu’il vaut mieux vivre dans le connu que dans l’inconnu. Le connu apporte la sécurité- du moins le pensent ils- aussi continuent ils à refaire les mêmes choses…

…Qu’est ce que l’amour ?

C’est une question très complexe ; nous tous pensons aimer une chose ou l’autre, l’amour abstrait, l’amour de la nation, l’amour d’une personne, l’amour de Dieu, l’amour du jardinage ou l’amour de la bonne chère. Nous avons tellement abusé du mot amour qu’il nous faut découvrir ce qu’est l’amour en réalité. L’amour n’est pas une idée…

…Quand nous disons aimer quelqu’un d’autre, dans cet amour il y a du désir, les projections agréable s de diverses activités de la pensée. On doit découvrir si l’amour est désir, si l’amour est plaisir, si l’amour contient de la peur ; car là où il y a peur, il y a obligatoirement haine, jalousie, angoisse, possession, domination. Il y a de la beauté dans la relation et tout le cosmos est un mouvement dans la relation. Le cosmos est ordre et quand l’ordre est en soi, on a de l’ordre dans ses relations et ainsi la possibilité d’avoir de l’ordre dans notre société. Si l’on approfondit la nature de la relation, on découvre qu’il est absolument nécessaire d’avoir de l’ordre et que l’amour découle de cet ordre…

La télévision, les journaux, tout affecte la conscience de l’homme. L’amour ne peut donc pas exister là où il y a ambition et esprit de compétition, l’amour n’est pas désir ni plaisir. Sentez cela tout simplement, voyez-le !

Nous examinons tout cela afin d’amener de l’ordre dans notre vie, de l’ordre dans notre « maison » qui n’est pas en ordre. Il y a énormément de désordre dans notre vie et si nous n’établissons pas un ordre qui soit entier, total, la méditation n’a aucun sens. Si notre « maison » n’est pas en ordre, on peut s’assoir pour méditer, en souhaitant grâce à cette méditation mettre de l’ordre. Mais qu’arrive t-il lorsque l’on vit dans le désordre et que l’on médite ? On a des rêves fantaisistes, des illusions et toutes sortes de résultats absurdes. Mais un homme sain d’esprit, intelligent et logique doit d’abord mettre de l’ordre dans sa vie quotidienne, alors il peut pénétrer dans les profondeurs de la méditation, dans sa signification et sa beauté, dans sa grandeur, dans sa richesse.

…Nous sommes des gens égocentriques, préoccupés de nous-mêmes, de notre importance, de nos problèmes, de nos angoisses, de nos souffrances et de notre solitude. Pour sortir de notre désespérante solitude, nous voulons nous identifier à une chose ou une autre et nous nous cramponnons à une idée, une croyance, une personne, surtout à une personne…

…Quand il y a dépendance psychologique, la peur survient. Quand vous êtes lié à quelque chose, la corruption s’installe.

Le désir est le moteur le plus impérieux et le plus vital de notre vie….On doit comprendre tout le mouvement du désir car, de toute évidence il n’est ni amour ni compassion. Sans amour et compassion, la méditation n’a absolument aucun sens. L’amour et la compassion ont leur intelligence propre qui n’est pas celle de la pensée habile.

Il est donc important de comprendre la nature du désir, pourquoi il a joué un rôle si important dans notre vie, comment il déforme notre vision, comment il empêche cette extraordinaire qualité de l’amour. Il est important de le comprendre, de ne pas le supprimer, de ne pas essayer de le contrôler ou de le diriger dans une direction donnée qui peut, pensez-vous, vous apporter la paix…

…Quand nous observons le désir, l’observons nous de l’extérieur ? Ou l’observons-nous au moment il surgit ? Ne le considérons pas comme une chose séparée de nous, car nous sommes le désir. Voyez-vous la différence ?…

…Nous regardons un arbre.  « Arbre » est le mot avec lequel nous connaissons ce qui est dans le champ. Mais nous savons que le mot « arbre » n’est pas l’arbre. De même, notre femme n’est pas le mot « femme ». Mais nous avons confondu notre femme avec le mot « femme ». Je ne sais pas si vous voyez toute la subtilité. Nous devons comprendre, très clairement, depuis le début, que le mot n’est pas la chose. Le mot « désir » n’est pas la sensation que nous avons – cette sensation extraordinaire qui existe derrière cette réaction. Nous devons veiller à ne pas être prisonnier du mot. Le cerveau doit être aussi suffisamment actif pour s’apercevoir que l’objet peut créer le désir – le désir qui est séparé de l’objet. Est-on conscient que le mot n’est pas la chose et que le désir n’est pas distinct de l’observateur qui regarde le désir ? Est-on conscient que l’objet peut créer le désir mais que le désir est indépendant de l’objet ?…

…Si nous ne comprenons pas profondément la nature du désir, nous serons toujours en conflit les uns avec les autres ; on peut désirer une chose et sa femme une autre et les enfants encore autre chose. C’est pourquoi nous sommes toujours à couteaux tirés entre nous. Et cette bataille, cette lutte, est nommée amour, relation…

…Nous faisons tous preuve d’une telle folie quand le désir est en jeu, nous voulons nous satisfaire à travers lui. Mais nous ne voyons pas quels ravages il provoque dans le monde – le désir de sécurité personnelle, de réalisation, de réussite, de pouvoir et de prestige individuels. Nous ne nous sentons pas totalement responsable de tout ce que nous faisons. Si l’on comprend le désir, sa nature, quelle place occupe t-il alors ? A-t-il sa place avec l’Amour ? L’Amour est-il alors tellement étranger à l’existence de l’homme qu’il n’a vraiment aucune valeur ? Ou bien est-ce parce que nous n’en voyons pas la beauté, la profondeur, la grandeur et le caractère sacré de la réalité, est ce parce que nous n’avions pas l’énergie et le temps de nous éduquer, d’étudier et de comprendre ce qu’il est ? Sans l’Amour et la compassion avec leur intelligence, la méditation a très peu de sens. Sans ce parfum, ce qui est éternel ne peut jamais être découvert. C’est pourquoi il est important de mettre complètement en ordre la « maison » de notre vie, de notre être et de nos luttes…

…Votre conscience…peut-elle se libérer totalement ?…fondamentalement le contenu de notre conscience, c’est la peur, la poursuite de plaisir avec, comme résultat, la douleur, la souffrance et finalement la mort. Tout cela englobe le noyau de notre conscience. Nous observons ensemble tout le phénomène de l’existence humaine qui est la notre. Nous sommes l’humanité car notre conscience, que nous soyons chrétien, vivant en Occident, musulmans au Moyen-Orient ou bouddhistes en Asie, est fondamentalement la peur, la poursuite de plaisir et le constant fardeau de peines, de blessures et de douleurs. Notre conscience ne nous est pas personnelle ! C’est très difficile à accepter car notre conditionnement et notre éducation ont été tels que nous nous opposons à cette vérité : nous ne sommes pas des individus mais nous sommes l’humanité tout entière. Ce n’est pas une idée romantique, ce n’est pas un concept philosophique, ce n’est pas un idéal. Une fois examiné attentivement, c’est un fait ! Nous devons donc découvrir si le cerveau peut se libérer du contenu de sa conscience…

…Tout ce qui est conditionné est nécessairement limité et donc le cerveau, quand il poursuit toutes sortes de plaisirs, doit inévitablement devenir petit, limité étroit. Et comme inconsciemment, nous nous en rendons compte, nous recherchons toutes sortes de divertissements, une libération par la sexualité, ou grâce à des réalisations diverses. Je vous prie, observez le en vous-même, dans vos actions de tous les jours. Si vous observez, vous verrez que votre cerveau est occupé toute la journée par une chose ou une autre, bavardant, parlant sans cesse, continuant à fonctionner comme une machine qui ne s’arrête jamais. Et de cette façon, le cerveau s’épuise progressivement – et il deviendra inactif si l’ordinateur prend sa place.

Alors pourquoi les hommes sont-ils prisonniers de cette quête perpétuelle de plaisir –pourquoi ? Est-ce parce qu’ils sont tellement seuls ? Est-ce pour échapper à ce sentiment d’isolement ? Est-ce parce que, depuis l’enfance, ils y sont conditionnés ? Est-ce parce que la pensée crée l’image du plaisir et ensuite le poursuit ? La pensée est elle source de plaisir ? …

…Pourquoi la pensée perpétue-t-elle le souvenir d’un incident qui a pris fin ? N’est ce pas une partie de notre activité ? Un homme qui veut de l’argent, du pouvoir, une position sociale, est perpétuellement occupé par cela. Le cerveau est peut être occupé de la même façon par le souvenir d’une chose survenue la semaine passée qui a donné beaucoup de plaisir ; cette chose étant retenue dans le cerveau, la pensée la projette comme un plaisir futur et la poursuit. La répétition du plaisir est le mouvement de la pensée, elle est donc limitée ; ainsi le cerveau ne peut jamais fonctionner pleinement, il ne peut le faire que partiellement.

Alors on se pose la question suivant ; si telle est la structure de la pensée, comment peut-on l’arrêter, ou plutôt comment le cerveau peut il cesser d’enregistrer l’incident d’hier qui nous a donné du plaisir ? C’est une question évidente mais pourquoi la pose t on ? Pourquoi ? Est-ce parce qu’on veut échapper au mouvement du plaisir, et que cette fuite même est encore une autre forme de plaisir ? Mais si vous voyez le fait que l’incident qui a procuré une grande joie, un grand plaisir, une grande émotion est terminé, ce n’est plus une chose vivante mais quelque chose qui est arrivée il y a une semaine – c’était alors une chose vivante, elle ne l’est plus maintenant -, vous ne pouvez pas en finir avec elle, y mettre fin, ne pas la perpétuer ? Il ne s’agit pas de savoir comment y mettre fin ou comment l’arrêter. En réalité, il s’agit réellement de voir comment le cerveau, comment la pensée fonctionne. Si on en est conscient, alors la pensée elle-même prendra fin. L’enregistrement du plaisir a cessé…

…La peur fait elle partie du temps psychologique ? Non seulement le temps matériel à besoin d’espace, mais le temps psychologique en a aussi besoin…La peur est elle donc le mouvement du temps ? Et le mouvement du temps n’est il pas psychologiquement celui de la pensée ? La pensée est donc le temps et le temps est la peur – bien évidement. On a souffert chez le dentiste. On emmagasine cette douleur, on s’en souvient et on la projette, on espère ne plus souffrir – la pensée est en mouvement. La peur est donc un mouvement de la pensée dans l’espace et le temps. Si on le perçoit non comme une idée mais comme une réalité (ce qui signifie que l’on doit consacrer à cette peur toute son attention au moment ou elle surgit), alors elle n’est pas enregistrée. Faites le et vous le découvrirez par vous-même. Quand vous consacrez toute votre intention à une insulte, il n’y a pas d’insulte, ou si quelqu’un vient vous dire : « vous êtes formidable ! » et si vous faites attention, cela ne fera ni chaud ni froid…

…Psychologiquement, la pensée a créé en nous toutes sortes de pouvoirs, mais ils sont très limités. Quand on est libéré de ces limites, on éprouve un sentiment étonnant de pouvoir, un pouvoir qui n’est pas mécanique, mais une impression extraordinaire d énergie. Cela n’a rien à voir avec la pensée, et ce pouvoir, cette énergie, ne peuvent donc pas être mal utilisés. Mais si la pensée dit : « je vais l’utiliser », alors ce pouvoir, cette énergie sont gaspillés…

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« La meilleure école, c’est la vie. Le meilleur maître, c’est l’expérience.
Le meilleur livre, c’est la nature. Le meilleur temple, c’est le cœur.
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« The best school, it is the life. The best master, it is the experiment.
The best book, it is the nature. The best temple, it is the heart.
The best friend, it is the truth »
(Yoga-Sūtra de Patanjali)

Je vous souhaite de tout coeur une agréable visite et au plaisir d’une rencontre.

Parenthèse:

Les indications contenues dans ces pages n’ont pas pour vocation de se substituer aux conseils judicieux du médecin., ni de remplacer le rôle des médicaments de la Pharmacopée.